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mercredi 20 mai 2015

La Monarchie comme principe. Par Julius Evola.



Il existe des idées qui, en vertu de leur racine métaphysique, défient le temps : elles ne sont ni d'hier, ni d'aujourd'hui, ni de demain, mais possèdent une actualité éternelle. En fonction des circonstances, de telles idées peuvent ou non devenir réalité, sous une forme ici plus pure, là plus conditionnée, mais sans que cela ne porte en aucune façon préjudice à leur valeur intrinsèque, à leur dignité, à leur caractère rigoureusement normatif. C'est à cet ordre d'idées, héritage de ce que nous appelons le monde de la Tradition, qu'appartient la Monarchie. Un point important découle de ceci. En toute époque et quelles que soient les circonstances, il faut qu'il y ait des hommes qui témoignent de telles idées, sans se préoccuper de ceux qui, dans leur myopie et leur infatuation ne savent parler que d'anachronismes et "combat sur des positions perdues". Cette espèce de dépôt sacré doit être gardé dans toute sa pureté, dans l'attente du moment où il sera donné au principe de se réaffirmer. Ceux qui se sentent appelés à une telle tâche doivent cependant avoir parfaitement à l'esprit l'objectif : il ne s'agit pas de défendre telle ou telle monarchie mais, avant tout et par-dessus tout, l'idée monarchique elle-même, la Monarchie entendue comme quelque chose de supérieur et d'antérieur à n'importe quel monarque en tant que personne à et à n'importe quel règne empirique et conditionné. S'il le faut même (et aujourd'hui, malheureusement, il semble que cela soit très souvent le cas), la Monarchie doit être défendue malgré, ou contre, tel ou tel monarque, au cas où ceux-ci ne seraient pas à la hauteur du symbole ou bien seraient enclins à des accommodements et à des concessions.

Julius Evola, "La Monarchie comme principe et comme idée-force", Totalité, n°26, p. 13.